Les deux représentants burkinabè en campagnes africaines, l’Etoile Filante de Ouagadougou et l’As Douanes se sont faits éliminés lors du second tour des préliminaires.
Une situation chaotique qui se répète chaque année et qui interpelle plus. Pour 226foot, quelques journalistes analysent ce revers des clubs burkinabè.
Lassina Sawadogo de la RTB et Nabi Bayala de Actualite.bf parlent surtout du mental et du manque de réalisme.
Lassina Sawadogo :
C’est bien dommage ce qui arrive a nos clubs sur la scène africaine. La situation cette année est particulièrement difficile que les deux éliminés étaient nos représentants la saison dernière, dans la même configuration d’ailleurs. Nos clubs avaient passés le cap du premier tour avant de se voir barrer le chemin par des Nigérians pour l’EFO et le Maghreb pour l’AS Douanes.
On a pris les mêmes et on a recommencé pour un résultat. Il faut reconnaître que si on veut être optimiste, on peut estimer qu’on était tout proche des phases de poule puisque nos représentants ont été sorti à la séance des tirs au but pour les deux. C’est la preuve que l’on a un sérieux problème psychologique avec nos joueurs du championnat dans cet exercice.
Pourtant, passer un cap, il faut bien pouvoir être capable de s’imposer chez l’adversaire. L’élimination de l’AS Douanes est d’autant plus écœurante que le champion du Burkina avait toutes les armes de passer le cap algérien. L’EFO, elle était en passe de réaliser un exploit de taille XXL. Malheureusement encore, on se contentera des regrets. De gros regrets qui s’ajoutent au sempiternel problème de manque de stade.
Encore que nos représentants avaient les clés cette fois-ci pour passer. Il faut un autre état d’esprit pour nos équipes. J’ai bien l’impression que lorsqu’on atteint ce niveau, nos équipes pensent qu’elles ne passeront pas, vont jouer pour respecter la formalité. On ne va pas avec ce moral de gagneur et c’est vraiment dommage.
Nabi Bayala, du média Actualite.bf :
En plus du manque de réalisme, les deux équipes ont montré une certaine faiblesse mentale lors des séances de tirs au but. Les portiers Maré et Zegue Traoré ont pourtant été à la hauteur durant ces épreuves, mais les tireurs ne semblaient pas bien préparés. Des tirs hors cadre et parfois exécutés avec hésitation ont été observés.
Il est impératif de se remettre au travail et d’établir une ligne conductrice. L’épopée de Salitas en 2019 et 2020, qui constitue l’exemple le plus récent, doit inspirer plus d’un. Il est essentiel de constituer un effectif de bonne qualité, construit sur une période assez étendue. Il faut cesser d’improviser et mettre en place des projets d’équipe bien ficelés, en gardant à l’esprit la campagne africaine à venir.
Entre manque de stade et problème psychologique comme l’ont souligné Lassina Sawadogo et Nabi Bayala, d’autres se focalisent sur le manque d’organisation des clubs et les finances très limitées.
Philippe Bationo du journal Le Quotidien :
L’autre aspect important, à mon sens, serait le manque d’organisation et une ambition limitée. Car quand on voit les sommes faramineuses accordées aux équipes qualifiées pour la phase finale, on comprend mal comment nos dirigeants n’en font pas un objectif primordial. Car si Salitas a réussi par deux fois à disputer la phase de groupes de la Coupe CAF, c’est moins une question finances que d’organisation.
Il faut que la phase de groupe ou même les demi-finales de la Coupe CAF ou de la Ligue des Champions, soit un objectif pour nos clubs dès le début de saison et non une surprise. Quand on planifie mieux les jours, on s’organise en conséquence et on se donne tous les moyens pour y parvenir.
Mais, il est aussi vrai que le fait de ne pas jouer à Ouagadougou, devant le public burkinabè, constitue également une raison, surtout quand on dispute un match contre une équipe de qualité similaire ou relative.
En somme, l’un dans l’autre, ces 3 facteurs ont déterminants, dans une moindre mesure, et à une échelle différente certes, mais pourraient donner une explication à ces échecs. Il faudra donc en tirer les leçons et revenir plus forts l’année prochaine avec de vraies ambitions et surtout les moyens de ces ambitions pour franchir ce palier.
Charles Tognooma de Radio Nationale :
Malgré le manque de compétition, car la majeure partie des championnats en Afrique n’a pas encore démarré, on a senti un peu de forme physique qu’on n’a pas l’habitude de voir. Il faut également que les clubs aussi prennent leur dispositions pour bien se préparer pour la campagne africaine.
Ce n’est pas la veille que ça doit se faire. A la fin du championnat, le champion sait qu’il joue la Ligue des champions, le vainqueur de la Coupe du Faso sait qu’il joue la Coupe CAF, ils peuvent commencer la préparation assez rapidement avec par exemple des matchs.
Voici donc en somme plusieurs raisons évoquées par la presse burkinabè sur cette énième élimination des clubs burkinabè en campagne africaine.