Dans cet article sur 226foot, Arnaud Ouédraogo, journaliste pour sportdrome.com, nous livre son analyse complète de la rencontre. Un avis d’expert satisfait du résultat, mais qui entrevoie plusieurs choses sur lesquelles travailler.
Logé dans la poule D à Bouaké, en compagnie de l’Algérie, de l’Angola et de la Mauritanie, le Burkina Faso a bien lancé sa CAN avec une victoire très serrée de 1-0 sur les Al Mourabitounes ce mardi 16 janvier. Dans cet article, Arnaud Ouédraogo, journaliste pour www.sportdrome.com, nous livre son analyse complète de la rencontre.
S’il fallait encore un match en ce début de compétition pour confirmer la compétitivité féroce de cette édition de la CAN, eh bien on l’a eu avec ce Burkina Faso – Mauritanie. En effet, le match a été un affrontement tendu, avec des Etalons dominant la possession face à une équipe de la Mauritanie très organisée et qui a eu les meilleures occasions.
Et bien que les Étalons étaient considérés comme les favoris dans ce duel, leur performance a mis en lumière les chantiers à achever au plus vite par Hubert Velud et ses adjoints.
Un milieu de terrain en manque d’inspiration
Comme la plupart des équipes, surtout les favoris et les habitués au dernier carré, le Burkina Faso n’a pas eu un premier match aisé en Côte d’Ivoire. La faute à une préparation approximative aux Emirats sans leur capitaine notamment. Cela s’est ressenti dans le manque d’inspiration de son trio du milieu de terrain Blati Touré (Pyramides FC, Egypte), Adama Guira (D3 Espagne) et Aziz Ki (Young Africans, Tanzanie).
Régulièrement dépassés physiquement par leurs vis-à-vis dans la bataille du centre, les milieux burkinabè n’ont pas pu alimenter une attaque aussi amorphe qu’ininspirée. Toutes choses qui ont permis à des Mauritaniens, sans complexe, de prendre de la confiance au fil des minutes au point de s’octroyer les meilleures occasions de la première partie.
Une attaque sans explosivité
Hubert Velud a décidé de faire confiance à Mohamed Konaté (Akhmat, Russie) à la pointe du trio d’attaque, aux côtés de Cédric Badolo (Sheriff Tiraspol, Moldavie) et de Mamady Bangré (Toulouse FC, France). Un choix prometteur au regard de la méforme du capitaine Bertrand Traoré (Aston Villa, Angleterre) qui revient d’une longue blessure et de Dango Ouattara (Bournemouth, Angleterre) en convalescence.
Hélas, l’animation offensive proposée n’était pas celle escomptée. Sur les côtés, Badolo et Bangré n’ont jamais inquiété les latéraux mauritaniens, qui n’en demandaient pas plus pour apporter le surnombre dans le camp burkinabè.
Dans une telle configuration, Konaté en a payé le lourd tribut : presque pas de balle exploitable reçue. Pour un attaquant de surface, cela ne permet pas de marquer des points aux yeux de l’entraîneur.
Un coaching hésitant
L’entraîneur français du Burkina Faso n’a pas vraiment dominé son homologue du jour sur le plan tactique et organisationnel. Nombreux sont les observateurs qui s’attendaient à voir en cours de jeu, même en première période, un remodelage de dispositif pour passer par exemple en 3-5-2 (système qui a marché lors de la victoire en amical contre la RDC une semaine plus tôt). Rien n’y fit.
Prudence ? Oui, mais cela aurait permis à Issa Kaboré (Luton Town, Angleterre) de multiplier les dédoublements sur le flanc droit. Chose qu’il n’a pas pu faire à cause du manque de gage de sécurité de Bangré qui jouait dans son couloir.
A l’inverse, Steeve Yago (Aris Limassol, Chypre) s’en est bien tiré, aussi bien défensivement que sur le plan offensif où il a été plus dangereux que Badolo dans le couloir gauche. Il est pour nous le MVP avec le gardien Hervé Koffi (Charleroi, Belgique).
Mais au finish, sans changer son système de jeu, Velud finira par mettre presque tous ses atouts offensifs dans le dernier quart d’heure avec les entrées, coup sur coup, d’Abdoul Tapsoba (Amiens SC, France), de Bertrand Traoré et de Hassane Bandé (Helsinki, Finlande).
Coaching finalement payant puisque la physionomie du match va changer avec une série d’attaques conduites par un Bertrand Traoré des grands jours, avec 2 frappes cadrées en moins de 5 mn avant de lancer parfaitement Issa Kaboré dans le dos de la défense mauritanienne. Action sur laquelle l’arbitre, aidé par la VAR, a accordé un penalty que le capitaine des Etalons a transformé à la 96e minute.
Une défense respectable
La performance du Burkina Faso a tout de même révélé des points forts, tels que la défense. Hervé Koffi et ses gardes ont fait un match solide, même si Issoufou Dayo (RS Berkane, Maroc) doit se mettre au niveau d’un Edmond Tapsoba (Bayer Leverkusen, Allemagne) dans la lecture et les anticipations.
Une victoire difficilement obtenue qui place d’entrée le Burkina Faso à la tête de sa poule, puisque la veille l’Algérie a été tenue en échec par l’Angola (1-1). Mais des leçons précieuses à tirer de ce premier match.
Hubert Velud et son staff doivent chercher à affiner leurs stratégies offensives, en mettant l’accent sur la coordination entre les attaquants et les milieux de terrain, avec une animation basée sur la préparation des offensives. La capacité à capitaliser sur les opportunités de marquer sera cruciale dans les matchs à venir, notamment face à l’Algérie (favori annoncé) déjà dos au mur.